Gerard ter Borch (1617-1681)

Das Konzert
Gerard ter Borch
1675
Huile sur bois de chêne, Peinture : 57,1 x 45,7 cm ; Cadre : 74,1 x 62,5 cm
Gemäldegalerie, Berlin

Fichier:Gerard ter Borch d. J. 004.jpg

Une jeune femme assise dos au spectateur joue de la viole de gambe, accompagnée d’une deuxième femme au clavecin (ou à l’épinette). Portant une robe de satin blanc et un corsage rouge cette jeune femme est probablement l’une des figures de dos les plus expressives de l’œuvre de Ter Borch. Il reproduit avec virtuosité les différents matériaux et fait référence à la figure émouvante du joueur de viole de gambe dans l’agencement habile des diverses diagonales et inclinaisons du tableau.
Le tableau a subi quelques restaurations et révisions au fil du temps. Comme le montrent les enregistrements techniques, la dame à l’épinette a été initialement remplacée par un jeune homme avec un chapeau à larges bords qui regardait son partenaire. Celle-ci a ensuite été remplacée par la figure d’une femme plus âgée et finalement recouverte de la figure visible aujourd’hui vers la fin du XIXe siècle.
https://smb.museum-digital.de/object/227016

Gerard ter Borch (Gerard Terburgh ou Terburg), dit le Jeune, est un peintre de genre et de portraits néerlandais, actif à Münster et Amsterdam. Il commença à dessiner à l’âge de huit ans et fut l’élève de son père Gerard ter Borch, dit « le Vieux ». Il visita Londres (1635), l’Allemagne, la France et l’Italie avant de s’établir à Amsterdam où il s’inspira peut-être des œuvres de Rembrandt. Il peindra de nombreuses scènes musicales parmi lesquelles :

  • Femme jouant du théorbe et un cavalier, huile sur panneau, 1658, 37 x 32 cm, Metropolitan Museum of Art, New York
  • La Joueuse de théorbe à deux hommes, 1667-1668, huile sur toile, 68 × 58 cm, Londres, National Gallery
  • La Leçon de musique, 1668, huile sur toile, 68 × 56 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles
  • Le Duo : chanteuse et joueur de luth théorbe, 1669, 82 × 72 cm, Musée du Louvre, Paris
  • La Joueuse de luth, huile sur bois, 31 × 27 cm, Anvers, musée royal des beaux-arts
  • La Leçon de Musique, Collection Bentinck-Thyssen

Salvador Dali (1904-1989)

Hallucination partielle. Six images de Lénine sur un piano
Salvador Dali
1931
Huile sur toile, 114 cm x Largeur : 146 cm
Paris, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne –
Achat de l’Etat à l’artiste



Salvador Dalí intègre officiellement le surréalisme en 1929, l’année même où André Breton engage le mouvement dans une phase de radicalisation politique. Le Second Manifeste du Surréalisme (Paris, Simon Kra, 1930) enjoint les surréalistes à s’engager dans l’action militante aux côtés du parti communiste.
Le Parti ne tarde pas à imposer à ses nouvelles recrues une allégeance qui n’est pas seulement politique. Au Congrès des Écrivains révolutionnaires de Kharkov (1930), Louis Aragon et Georges Sadoul sont contraints d’abjurer leur sympathie trotskiste, leur attachement au freudisme.
Les relations du surréalisme avec les communistes français se tendent lorsqu’en 1931 le Parti manifeste son indignation, suite à la parution dans la quatrième livraison du Surréalisme au service de la Révolution (décembre 1931, p. 31-36), du texte «Rêverie», dans lequel Dalí met au grand jour le détail de ses obsessions sexuelles. La polémique qu’il fait naître rappelle au peintre celle qui avait conduit son père à le rejeter du domicile familial. Un nouveau « père », celui de la Révolution, Lénine, tente à nouveau de s’opposer à la libre expression de ses désirs.

Dans son Hallucination partielle. Six images de Lénine sur un piano, Dalí fait apparaître une série de portraits de Lénine sur les touches d’un piano, à la place qu’occupait la tête de l’«âne pourri» dans une scène du film Un chien andalou et, de nouveau, à l’arrière-plan de son tableau Guillaume Tell (1930). Faut-il en conclure que Lénine se voit assimilé à la gent « putride », à ces intellectuels philistins qui, pour Dalí et Federico García Lorca, sont les promoteurs des songes creux, les contempteurs définitifs du désir et des « bas instincts » ?

 

 

Didier Ottinger, https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/c6b5K9X

Extrait du catalogue Collection art moderne – La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007

 

Ilya Repine (1844-1930)

Portrait de la pianiste et professeur au Conservatoire de Saint-Petersbourg, Sophie Menter
Ilya Repine
1887
Huile sur toile, 124,5 cm x 121,5 cm
Galerie Tretiakov, Moscou

Ilya Répine composa deux portraits de Sophie Menter (1846-1918), pianiste allemande, élève de Liszt, qui enseigna au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Elle participait régulièrement aux fameux concerts que Balakirev organisait dans son « école de musique non payante » fondée au début des années 1860. Liszt a décrit Sophie Menter comme « ma seule fille en piano » ; il a proclamé qu’« Aucune femme ne pouvait approcher d’elle » et il admirait surtout sa « main chantante ».

 

Figure incontournable du monde de l’art de l’époque, Répine s’intéresse aux différents aspects de la vie culturelle : littérature, musique, sciences… Il est très proche de nombreuses personnalités russes comme l’écrivain Tolstoï, le compositeur Moussorgski, ou encore le collectionneur Trétiakov. Témoin de tous les bouleversements de la Russie de son temps, Répine est particulièrement attentif aux profondes mutations historiques et sociales que connaît son pays et en fait l’écho à travers ses œuvres.

Du 5 octobre 2021 au 23 janvier 2022, le Petit Palais à Paris présente la première rétrospective française consacrée à l’une des plus grandes gloires de l’art russe.

https://www.petitpalais.paris.fr/expositions/ilya-repine-1844-1930

Carl Larsson (1853-1919)

Suzanne au piano, 1900
Carl Larsson

Carl Larsson. Playing piano

Grâce aux prêts exceptionnels consentis par le Nationalmuseum de Stockholm et la maison de Larsson à Sundborn, le public parisien a pu découvrir au Petit Palais en 2014 les différentes facettes de l’art de Carl Larsson. Travaillant aussi bien la peinture, l’aquarelle et la peinture murale,c’est surtout pour son travail d’illustration que Carl Larsson (1850-1919) a connu de son vivant une gloire internationale qui s’est maintenue jusqu’à nos jours.

L’artiste eut pourtant une toute autre ambition. A l’issue de sa formation académique à Stockholm, il séjourna à partir de 1877 et pour plusieurs années en France, d’abord à Paris en quête d’une reconnaissance qu’il tarda à obtenir, puis à Grez-sur-Loing à partir de 1882. Il prit une place déterminante dans la colonie d’artistes anglo-saxons et scandinaves qui s’était implanté non loin de la forêt de Fontainebleau. Il y découvre une autre vision de la nature et explore avec sensibilité la technique de l’aquarelle pour rendre les effets de lumières vaporeux et le travail paisible des paysans dans les potagers.  De retour en Suède en 1889, il obtient de réaliser des décors monumentaux important, dont celui du grand escalier du Nationalmuseum de Stockholm. Cette production très importante est évoquée dans l’exposition par des dessins et esquisses préparatoires d’une grande vivacité.

Larsson sut finalement s’imposer dans un registre inédit : la description de sa vie familiale dans l’univers coloré de sa maison du village de Sundborn, dans la région pittoresque de Dalécarlie. L’album « Notre maison » et les suivants qui connurent une grande diffusion, ont inspiré les jeunes couples sur le point de fonder un foyer. Ils firent de lui le porte-étendard d’une nation fière de son confort domestique et de ses valeurs humanistes. Ces aquarelles continuent d’ailleurs d’influencer la décoration intérieure en Suède. Mais le caractère fascinant de ces images repose également sur une science du cadrage moderne qui distingue sa production de celle de ses suiveurs. Le Petit Palais est heureux de présenter, pour la première fois en France, toute la force et la séduction de son invention graphique exceptionnelle.

https://www.petitpalais.paris.fr/expositions/carl-larsson

Ilya Ivanovich Mashkov (1881-1944)

Autoportrait et portrait de Peter Konchalovsky, 1910
Ilya Ivanovich Mashkov
Huile sur toile, 208 cm x 270 cm
Collection Morozov
Tretiakov Gallery, Moscow

https://menportraits.blogspot.fr

 

Important chef d’oeuvre d’Ilia Machkov, l’autoportrait où il figure aux côtés de Piotr Konchalovsky s’affirme comme le « cézannisme » russe. La représentation des deux peintres en culotte et chaussons de lutte, exhibant muscles et regards teigneux, est une citation directe de la légende des cubistes Pablo Picasso et Georges Braque, amateurs de boxe anglaise et théoriciens pugilistes.
Toutefois la scène n’est pas située sur un ring mais dans un salon bourgeois avec sa décoration florale et son piano droit. Sur le piano, des ouvrages portente les titres « Cezanne, Arts, Egypte-Grèce-Italie, La Bible », décrivant un programme artistique où les arts se trouvent synthétisés dans la modernité post cézanienne.

 

https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/evenements/icones-de-l-art-moderne-la-collection-morozov

Constantin Alajálov (1900-1987)

Original cover art, The New Yorker, March 21, 1936
Constantin Alajálov
1936
65 x 52 cm

 

 

Constantin Alajálov (18 novembre 1900 – 23 octobre 1987) était un peintre et illustrateur américain.
Né à Rostov en Russie, il a immigré à New York en 1923, et devient citoyen américain en 1928.
Il a réalisé de nombreuses illustrations pour les couvertures de The New Yorker.